Comment les centres sportifs gèrent-ils la crise?

Depuis le 15 mars 2020, le flou et l’inconnu animent les centres sportifs du Québec. Ceux-ci n’étaient pas préparé à fermer leurs portes aussi subitement au début de la crise. Face à cet inconnu, une seule solution s’offre à eux pour rester présents dans l’esprit des gens: le marketing numérique et les médias sociaux. Depuis le confinement, les publicités, entraînements en ligne et vidéos sur les médias sociaux ne cessent de se multiplier. Beaucoup en ont profité pour revoir ou bâtir leur stratégie numérique.

Des enjeux similaires

Les centres sportifs comme le club sportif MAA ont comme principal enjeu durant cette période de rester présent dans l’esprit des gens. Cela passe par une bonne maîtrise des médias sociaux et des outils numériques, nous soulève Nathalie Lambert. Ancienne athlète en patinage de vitesse courte piste, elle est aujourd’hui directrice des programmes sportifs et des communications.

La nécéssité d'une stratégie numérique différente

La Covid-19 a remis en question les stratégies numériques des centres sportifs. Ces derniers ont du mettre en place un nouveau plan de manière à savoir quel contenu produire, qui viser pour maintenir l’activité, etc.

« Il faut se réévaluer chaque jour et s’ajuster » 

Anthony Cordeiro

Les centres sportifs qui étaient peu présents sur les médias sociaux ont été forcés d’y mettre plus d’emphase. Par exemple: publier davantage de contenu, mettre en place des cours en ligne via des plateformes tel que Zoom, etc.

L’école de Karaté Kanreikai Montréal s’est rendue compte que plusieurs de ses membres étaient présents sur les médias sociaux. Le défi ? « Devenir plus actif et de poster plusieurs vidéos par semaine, mêlant exercices, techniques traditionnelles et échauffements », nous révèle Anthony Cordeiro. Instructeur et co-administrateur de l’école, il ajoute que « l’école songe même à mettre en place des vidéos plus longues servant de cours de karaté. »

D’autres centres sportifs tels que le Cepsum ou Report Fitness ont décidé de proposer des entraînements en direct gratuits. Des cours virtuels payants pourraient éventuellement être proposés, nous confient Benoit Mongeon, coordonnateur communication/marketing au Cepsum et Alessia B. Kofftun, CEO du gym Hiit Report Fitness.

Type de contenu sur les médias sociaux pour un impact positif

« On doit garder notre nom et notre marque présents sur les médias sociaux »

Nathalie Lambert

Il est indéniable que les plateformes numériques et sociales ont permis d’augmenter la valeur des centres sportifs. Celles-ci leur permettent de rester proche de leurs membres. Alessia B. Kofftun nous rapporte que Report Fitness « a constaté l’augmentation de sa base d’adeptes et de sa portée au cours du mois dernier, mais qu’ils ne savent pas si à la réouverture du centre, cette croissance numérique aura un impact sur les ventes des abonnements physiques ».

De plus, le type de contenu posté pendant cette période influence beaucoup l’image de marque des centres sportifs. En effet, les quatre centres sportifs affirment qu’il faut miser sur du contenu positif, motivant et rassurant et laisser de côté les ventes. Ce contenu doit être adapté à la situation actuelle où plusieurs personnes sont dans une zone grise. Par exemple, une perte de revenus ou d’emploi, des moments d’inquiétude, de stress et d’angoisse… De plus, avec les confinements, Report Fitness essaie de poster « moins de séances d’entrainements impliquant l’utilisation d’équipements sportifs, car la plupart des personnes n’y ont pas accès et se sentiront exclues » nous relève Alessia B. Kofftun.

Selon les personnes interrogées, les éléments les plus importants que les centres sportifs doivent avoir sont: 

  • la passion;
  • la positivité;
  • la flexibilité;
  • la sécurité;
  • l’accessibilité. 

Ces mêmes éléments doivent être transmis dans leurs communications, que ce soit sur les médias sociaux ou ailleurs.

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Les erreurs à ne pas faire sur les médias sociaux

L’utilisation des médias sociaux rapporte des résultats très intéressants si ces derniers sont bien utilisés. Les erreurs les plus fréquentes que nous avons constatées:

  • Ne pas être actif en tout temps
  • Ne pas avoir l’expertise adéquate
  • Ne pas s’adapter à la période actuelle
  • Ne pas avoir le bon dosage quant à la fréquence des publications
  • Ne pas être pertinent
  • S’éparpiller

« Il faut avoir une orientation claire et définie et garder le cap. Il ne faut pas devenir une poubelle d’informations. Il faut être pertinent quand on communique quelque chose, donc des fois le faire moins souvent, mais être plus concret et pertinent, c’est important ! »

Benoit Mongeon

Faire de la publicité

Le confinement pousse les gens à passer plus de temps sur leur cellulaire et de ce fait plus de temps sur les médias sociaux. Or, dans un contexte où les incertitudes sont nombreuses, certains préfèrent arrêter de faire de la publicité tandis que d’autres souhaitent continuer.

En effet, le Cepsum a arrêté cette pratique même si leurs publicités vidéos fonctionnaient bien. Néanmoins, ils comptent reprendre la publicité si la pandémie perdure, nous révèle Benoit Mongeon. Il en est de même pour le club sportif MAA. De plus, ces derniers comptent beaucoup sur le bouche à oreille des membres pour se faire connaître.

Nous avons remarqué au travers des différents comptes que nous gérons que l’utilisation des médias sociaux est en progression et que les investissements publicitaires sur ces canaux sont en diminution, ce qui a pu faire baisser le prix de la publicité Facebook dans certaines industries.

Il peut donc être intéressant de faire de la publicité sur Facebook en ce moment en proposant des messages positifs et surtout adaptés à la situation. C’est d’ailleurs ce qu’a fait Report Fitness en mentionnant dans une de leur publicité à succès qu’ils recherchaient le soutien de leurs membres pendant le Covid-19. Nous abordons d’ailleurs ce sujet dans la formation sur les publicités Facebook et Instagram à succès.

En conclusion, les centres sportifs n’ont pas eu d’autres choix que de s’adapter au courant de l’année 2020 et 2021. Même si un semblant de normalité revient, certaines de ces nouvelles pratiques y resteront. La flexibilité d’inclure un entraînement dans un horaire de travail chargé, ou entre plusieurs tâches quotidiennes a amené plusieurs personnes à revoir la façon dont elles s’entraînent.

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